Petit boulot pour vieux clownPETIT BOULOT POUR VIEUX CLOWN

Editions Actes Sud–Papiers, 1998

Pièce écrite en 1986

3 personnages

 

precedentsuivant

 




Trois vieux clowns qui cherchent du travail se rencontrent dans un théâtre où ils sont venus passer une audition. Jadis, ils ont travaillé ensemble chez Humberto. La joie des retrouvailles fait bientôt place à la dispute car le théâtre n'offre qu'un seul "poste de vieux clown". Peu à peu, les trois vieux copains deviennent trois gladiateurs tragiques des temps modernes qui luttent pour survivre tout en se faisant l'illusion qu'ils ont été appelés pour sauver ce qui reste encore du "grand art du cirque".

Personnages :

FILIPPO
NICOLLO
PEPINNO


Une antichambre située à l'étage. Deux entrées, à gauche et à droite. Une grande porte au milieu. Des chaises. NICOLLO attend, somnolant sur une chaise. Il porte un costume élimé et une grande lavallière. Près de lui, une vieille valise pleine à craquer. Sur la valise, un chapeau melon.

On entend des pas à droit. Quelqu'un monte. NICOLLO se réveille et écoute attentivement. Il se lève et arrange un peu sa tenue.

FILIPPO entre. Le même vieux costume, la même grande lavallière, la même valise usée et pleine à craquer. Il semble mort de fatigue. En haletant, il se laisse tomber sur une chaise. Il s'évente avec son melon.
NICOLLO, déçu, se rassoit et retombe en somnolence. FILIPPO se lève. Il s'approche de la porte et écoute attentivement.

FILIPPO – Est-ce qu'il y a quelqu'un ici?

NICOLLO - Non.

NICOLLO sort son mouchoir de sa poche et se mouche. FILIPPO cogne à la porte. Pas de réponse. Il regarde NICOLLO attentivement.

FILIPPO - Donc, vous êtes le premier.

NICOLLO - Oui.

FILIPPO - Donc, je suis le deuxième.

Ils se dévisagent longuement. FILIPPO se promène dans l'antichambre.

FILIPPO - C'est vous qui avez fumé ici?

NICOLLO - Non.

FILIPPO - Il y a beaucoup de fumée ici. (Pause.) Il faudrait ouvrir une fenêtre.

Il s'arrête. Il s'assoit sur une chaise. Il se met à regarder l'autre attentivement.

FILIPPO - Ils ne sont pas encore là?

NICOLLO - Non.

FILIPPO - Ça veut dire qu'il n'est pas encore six heures.

NICOLLO - Non.

FILIPPO - J'espère quand même qu'ils seront là à six heures.

NICOLLO - Oui.

Ils se regardent à nouveau.

FILIPPO - Je pense que vous êtes là pour la même raison que moi.

NICOLLO - Vous voulez dire pour l'annonce?

FILIPPO - Oui.

NICOLLO - Oui.

Pause. Ils se regardent. NICOLLO tire une nouvelle fois son mouchoir de sa poche et se mouche bruyamment.

FILIPPO – Il faudrait aérer ici. (Pause.) Mais c'est drôle qu'il y ait pas de fenêtres. Si y avait une fenêtre, la fumée pourrait sortir.

Pause. Pas de réponse. FILIPPO soupire et se lève. NICOLLO se lève à son tour. Tous deux commencent à trembler d'émotion.

FILIPPO (la voix étranglée) - Nicollo!

NICOLLO (idem) - Filippo!

FILIPPO - Nicollo, c'est toi?

NICOLLO (éperdu) - Filippo! Filippo!

FILIPPO (ouvre le bras) - C'est pas vrai, mais c'est pas vrai!

NICOLLO (idem) - C'est moi, moi!

FILIPPO - Oh mon Dieu, c'est pas possible, Nicollo!

NICOLLO (les larmes aux yeux) - Moi! Moi!

Les deux vieux tombent dans les bras l'un de l'autre et s'embrassent. Grande effusion.

FILIPPO - C'est toi, c'est vraiment toi?

NICOLLO - C'est moi, je te jure.

FILIPPO - Mais comment ça, mais pourquoi?

NICOLLO - C'est comme ça.

FILIPPO - C'est pas vrai! Encore un peu et je ne te reconnaissais pas. Si tu t'étais pas mouché, je t'aurais jamais reconnu.

NICOLLO - Oh! arrête, tu me fais chialer.

FILIPPO - Quand tu t'es mouché, ça m'a fait un coup. Je l'ai senti ici. (Il met la main sur le cœur.) Ça ne pouvait être que toi. Je me suis dit : c'est Nicollo! Je me suis dit comme ça : c'est lui, le connard, y a que lui pour se moucher comme ça. (Il l'embrasse une nouvelle fois.) Vieux séducteur, toute ta vie tu t'es mouché comme un satyre.

NICOLLO (il s'arrache des bras de FILIPPO) - Arrête, arrête, tu vas m'abîmer le visage.

FILIPPO (il s'essuie les lèvres) - Mais qu'est-ce que c'est que cette saleté que tu te mets sur la gueule?

NICOLLO - C'est rien.

FILIPPO - C'est ces saloperies qui te donnent des rides.

NICOLLO - Où est-ce que tu vois que j'ai des rides?

FILIPPO - Laisse tomber... T'as la gueule drôlement délabrée mon vieux... Mais les plus important c'est qu'on s'est retrouvé, tu te rends compte? Ça, c'est quelque chose!

NICOLLO (pleurant) - Ma gueule n'est pas délabrée.

FILIPPO - Se retrouver... Ça me rend fou, pas toi? Ah ça, ça me rend complètement fou. Mais dis-moi, où diable as-tu trouvé cet accoutrement? Comment veux-tu qu'on te reconnaisse là-dedans?

NICOLLO (il se met à hoqueter) - Moi non plus, je ne t'ai pas reconnu... Avec ton sale galurin.

FILIPPO (élude la réplique de Nicollo) - Mais dis quelque chose, malheureux... Qu'est-ce que tu deviens? Tu as vraiment pas l'air en forme.

NICOLLO - Toi non plus... T'as grossi comme un porc... (Il a un rire forcé.) Eh, eh!

FILIPPO (sérieux) - J'ai entendu dire que tu étais mort. Comment t'as fait?

NICOLLO (furieux) - J'étais pas mort, tu vois, pas du tout. J'ai travaillé chez Fantasio. Tu as entendu parler de Fantasio?

FILIPPO - Je te croyais à Pérouse dans un asile de vieux. Mais ils sont dingues! Ils t'ont laissé sortir?

NICOLLO – Comment ça, Pérouse? J'ai jamais mis les pieds à Pérouse. J'ai travaillé chez Fantasio. T'as entendu parler de Fantasio?

FILIPPO - Assieds-toi, mon vieux, assieds-toi. T'arrêtes pas d'avoir le hoquet. Tu pèses combien? Le cuisinier vous estampait. Tout le monde pique dans les asiles. Des arnaqueurs, tous.

NICOLLO (agité) - Je ne veux pas m'asseoir. Non. C'est pas possible que tu aies jamais entendu parler de Fantasio... Dis-moi, tu en as entendu parler ou pas?

FILIPPO - Je ne m'attendais pas à te retrouver dans cet état. Dans quel état tu es, mon pauvre! Tu veux manger quelque chose? J'ai quelques biscuits.

NICOLLO - Je ne veux pas de biscuits. T'as entendu parler de Fantasio, oui ou merde?

FILIPPO - Je peux te donner des noisettes. Tu veux des noisettes? Nicollo mon ami, je te donne tout ce que j'ai. Tu prends pas assez soin de toi. T'as des boutons sur la langue. Tire la langue pour voir?

NICOLLO - C'est toi qui as un furoncle sur le goitre. Comment on peut avoir un furoncle aussi gros?

FILIPPO - Il paraît que tu t'es fait retirer une couille. C'est vrai ça?

NICOLLO - Oh mon salaud! T'as vraiment pas changé!

FILIPPO - Ça t'embête qu'on t'ait sucré une roubignole? Pourquoi ça t'embête? Crois-moi, ça devrait pas te gêner... Devant moi, ne te sens jamais gêné, jamais.

NICOLLO (fatigué) - Espèce de vipère.

FILIPPO - En fait je le savais... Je savais que tu étais foutu. Je savais que tu n'étais plus qu'une ruine. Un jour, j'ai rencontré Peppino. Et c'est lui qui me l'a dit. Il m'a dit comme ça : Nicollo n'est plus qu'une ruine.

NICOLLO - Judas!

FILIPPO - C'est ça qu'il m'a dit : il a la peau toute noire. Et c'est vrai que tu as la peau toute noire... Et il m'a encore dit : il a des valises sous les yeux, des valises dégoûtantes comme des écailles. Mon Dieu, quelles écailles t'as sous les yeux!

NICOLLO - Ce ne sont pas des écailles. J'ai des cernes. Ce sont seulement des cernes.

FILIPPO - C'est la mort, Nicollo, c'est la mort. Ecoute ce que je te dis. Ecoute parce que je veux ton bien, c'est ça que je veux... Qu'est-ce que tu cherches ici? Ecoute... à ta place, je foutrais le camp avant de me donner en spectacle.

NICOLLO (furieux) - Ferme-la, gros porc. C'est toi qui parles? Tu vois pas ce qui te pend au nez? Tu vois pas tes dents pourries? Sens-toi un peu... Tu sens comme tu sens?

FILIPPO - Tu devrais vraiment sortir manger quelque chose de chaud. Moi, je te le dis, hein? Prends quelque chose de chaud et avale une bière. Tiens, c'est moi qui rince. Tiens, prends ça... (Il lui tend de l'argent.) Et enfile-toi une bière.

NICOLLO - Garde ton fric, espèce d'envieux. Des ronds, j'en ai. J'ai pas besoin de pognon. J'ai besoin de rien, de rien du tout!

Il brandit un billet de banque.

FILIPPO - D'où tu as ça?

NICOLLO - Je travaille chez Fantasio.

FILIPPO (toujours insensible au nom de Fantasio) - Tu barbotes maintenant?

NICOLLO - Mais non, je bosse, je suis en pleine forme. Je ne manque de rien... Tu sais que je me lève tous les jours à cinq heures!

FILIPPO - Fais gaffe, tu vas finir en prison!

NICOLLO - Regarde comme je suis souple, regarde ce que je peux faire... (Il fait deux génuflexions.) Je m'entretiens, je peux encore faire le poirier... (Il se met sur la tête.) Tu vois?

FILIPPO - Arrête hé! con, tu veux crever là, devant moi?

NICOLLO (il tend son bras) - Touche-moi ça, tu vois, c'est que du muscle, pas un poil de graisse...

FILIPPO - C'est que des os, pas des muscles.

NICOLLO - Du muscle je te dis.

FILIPPO - Regarde les ongles que tu as. Ils sont en train de tomber. C'est le manque de chair.

NICOLLO - Tu es jaloux, voilà. Espèce de frustré.

FILIPPO - Avorton! Ça m'épate que tu aies réussi à monter les escaliers!

NICOLLO - Gros tas! Si t'es un homme, fais la même chose.

FILIPPO - Fais gaffe à ton costard, tu pourras pas le rendre.

NICOLLO (revient à la position normale, épuisé) - Le costard il est à moi.

FILIPPO (époussetant les épaules de NICOLLO) - Tu vas devoir le remplacer.

NICOLLO (il se défend à l'aveuglette) - Bas les pattes! Le costard est à moi.

FILIPPO - Ta gueule petit chiqueur. Je suis pas de la dernière pluie.

NICOLLO - Espèce d'amateur! Je sais pourquoi tu es ici. Ils t'ont jeté de chez Bouglione.

FILIPPO (rouge de colère) - Bouglione a fermé depuis dix ans!

NICOLLO - C'est parce que tu buvais, ivrogne. C'est pour ça qu'ils t'ont foutu à la porte. Où est-ce que tu la cache? Je parie que tu as un petit flacon dans la poche.

FILIPPO (suffoqué) - Bouglione a fermé le premier janvier. Le premier janvier exactement.

NICOLLO (il fouille FILIPPO) - Je jurerais sur la tête de ma mère que tu as quelque chose à boire... Où elle est la bibine, hein?

Ils luttent furieusement moitié pour rire moitié sérieusement. Apparaît au cours du combat une bouteille dans une poche intérieure.

NICOLLO - Fais voir, fais voir!

FILIPPO - Ah! Ah! Soif, hein? En plus tu picoles maintenant, eh?

NICOLLO - Je ne veux pas de ta piquette. Je mange et je bois à heures fixes.

FILIPPO (agitant la bouteille sous les yeux de NICOLLO) - Tu la vois? (Il boit.) Là, là! (Il cache la bouteille dans sa poche et fais signe pour dire "rien".) Rien.

NICOLLO - Espèce de ramollo, paquet de graisse! Essuie ta bouche au moins. (Il sort son immense mouchoir.) Tiens!

FILIPPO - Garde ton paquet de morve!

NICOLLO - Ecoute, te fâche pas.

FILIPPO - Moi fâché? Pas du tout! C'est toi qui es fâché.

NICOLLO - Moi? Je me fâche jamais.

FILIPPO - Et alors, t'es pas content de me voir?

NICOLLO - Je suis pas content? Mais je suis content!

FILIPPO - Et pourquoi tu me traites de gros tas?

NICOLLO - Et toi tu me traites d'avorton.

FILIPPO - C'est pour rigoler.

NICOLLO - Moi aussi c'est pour rigoler.

FILIPPO - Dans me bras.

Ils s'embrassent de nouveau.

retour en haut de la page

 

C'est une histoire d'hommes, une histoire de haine et d'amitié, une histoire de rivalité et de complicité, une histoire de mots et de gestes, une histoire d'illusions perdues et de vieillesse, une histoire qui pose l'éternel problème de comment se débarrasser de l'autre avec lequel on a tant partager? Comment faire la peau à celui qui nous a fait rire que l'on a admiré et qui soudain apparaît comme un obstacle sur le chemin finissant? Les clowns font rire parce qu'ils grossissent nos maladresses, nos travers. Ils sont donc trois, trois clowns en fin de course qui se retrouvent par hasard, dans la salle d'attente d'un music-hall avec l'hypothétique espoir de décrocher un dernier contrat, un ultime « cacheton ». Ils ont formé un trio dans des temps anciens, très anciens, avant de suivre des routes différentes mais toujours chaotiques nourris de précarité et de lendemains incertains. Il y a si longtemps qu'ils ont joué que les costumes qu'ils portent quand ils ne sont pas élimés semblent sortis du magasin de location.

Trois pour une seule place et vite tombent les masques, la haine du semblable, la haine du petit autre qui, parce que trop ressemblant menace l'identité vacillante, alors vient le temps du désir de meurtre du trop proche. On ne hait bien que ce que l'on connaît bien. « Struggle for life and business show ». Un clown chasse l'autre. Ils se savent interchangeables, d'ailleurs quand le masque est tombé, le maquillage défait, qui reconnaît le clown? Le théâtre de Visniec traite de l'errance identitaire dans un monde régi par la compétition et le libéralisme. Les héros de Visniec n'en sont pas. Les personnages sont faits de l'argile commune, malaxée de traîtrise, de trahisons, de petites lâchetés, de petits accommodements avec la morale et d'élans d'amitié vite rabattus vers l'ombre des ego racornis. Ils sont tour à tour drôles et sinistres, comme à la fin d'un monde qui déjà n'est plus et qui s'attarde encore et tous savent que le monde en gésine redonnera du même sous ses vieux habits neufs.

En effet « Petit boulot pour vieux clown » est la dernière pièce de Visniec écrite en roumain. Il n'a cessé de dénoncer les régimes totalitaires et leur produit cette perversion des populations à la fois complices et victimes des machines à humilier et à tuer En 1987 il s'installe comme réfugié politique en France et il décide d'écrire directement en français. Son écriture est précise comme scalpel, elle découpe dans la chair de la langue des fleurs de cristal aux arêtes tranchantes. La violence et la beauté musicale des mots font surgir un réel que la réalité commune s'emploie trop souvent à nous dissimuler. Pas d'artifice, un style direct économe, mais toujours porteur de sens, dans la recherche éperdue du mot juste, celui qui pourrait les dire tous. « Petit boulot pour vieux clown » nous promène du coté de Tcheckhov, Beckett et détours par Shakespeare. A s'y perdre pour mieux s'y retrouver. Dans ce théâtre de l'absurde ,la dérision flirte avec le ridicule, le ridicule avec l'insignifiant, l'insignifiant avec l'essentiel. « Etre ou ne pas être clown » puisque vivre et exister n'est rien d'autre que jouer la pantomime d'un rôle social.

La mise en scène de Ludovic PACOT-GRIVEL est simple et efficace, elle laisse un bel espace aux vieux numéros « ripolinisés » des vieux clowns décatis. Les comédiens sont solides, habiles et bien en phase. La musique dont une partie, judicieusement empruntée à Chaplin est légère et judicieusement présente. La fin est belle, acide, comme il se doit. Les trois clowns éliminés, un quatrième semblable, OS interchangeable de ces temps modernes du rire pré-formaté, vient s'installer silencieux dans la salle d'attente d'un music-hall défraîchi pour que tout recommence afin que rien ne change..

(Roland Sabra – Madinin’Art – Critiques Culturelles Martiniquaises – 2006)retour en haut de la page

Théâtre franco-roumain et la C-ie Les Macloma, Théâtre du Rond-Point, Paris, 1994, mise en scène Alexandru Tocilescu

Théâtre de l'Utopie, La Rochelle, 1996, mise en scène Patrick Collet,

C-ie Théâtre du Caribou, Festival d'Avignon, off 1996, mise en scène Charles Lee

Théâtre National de Jassy, Roumanie, 1991, mise en scène Nicolae Scarlat

C-ie Face B, Paris, 2006, mise en scène Ludovic Pacot Grivel

D’autres créations en France, Roumanie, Moldavie, Etats-Unis, Finlande, Danemark, Turquie, Pologne, Italie, Portugal, Brésil, Argentine…

roumain (disponible en format électronique, pièce écrite en roumain)

français (disponible en format électronique, traduction par l'auteur et Claire Jequier)

anglais (disponible en manuscrit, traduction Alison Sinclair)

suédois (disponible en format électronique, traduction Dan Shafran et Åke Nylinder)

danois (disponible en manuscrit, traduction Michael Moritzen)

italien (disponible en manuscrit, traduction Sabrina Faller)

polonais (disponible en manuscrit, traduction Krzysztof Warlikowski)

russe (disponible en manuscrit, traduction Sviatoslav Sviatsky)

allemand (disponible en manuscrit, traduction Ferdinand Leopold)

finnois (disponible en manuscrit, traduction Liisa Ryömä)

portugais (disponible en format électronique, traduction José Henrique Neto)

portugais brésilien (disponible en manuscrit, traduction Alexandre David)

turc (disponible en manuscrit, traduction Ahmet Güngören)

espagnol (disponible en format électronique, traduction Marcelo Iglesias)

arabe – Maroc (disponible en format électronique, traduction Brahim Hanaï)

bulgare (disponible en format électronique, traduction Ognean Stamboliev)

japonais (disponible en format électronique, traduction Shigehito Shiga)

grec (disponible en format livre, traduction Ersi Vassilikioti)

MENTIONS LEGALES

création graphique : © Andra Badulesco 2010